Cela fait deux jours que nous visitons la ville et on a comme l’impression qu’elle est inépuisable. Nous, on est carpettes. Il fait 35° en moyenne et le soleil tape dur. Heureusement que la ville est assez aérée : les courants d’airs sont de vraies bénédictions ! Samedi, nous avons décidé de nous attaquer au Château royal, LE point d’orgue de Prague (j’ai l’impression d’avoir déjà dit ça). On a mis du temps à comprendre que le château royal n’est pas un château mais… un ensemble de nombreux bâtiments occupant les hauteurs de Prague et appelés donc « château royal ». On y trouve pêle-mêle l’ancien Palais Royal, une basilique, une cathédrale, des chapelles, des cours, des tours. Bref, du gros du lourd. On doit tout de même vous avouer qu’avec la chaleur qui règne… le découragement nous gagne un peu. Mais bon, on est pas là pour compter des pâquerettes alors on se lance !

Après s’être « refait » le Pont Charles une énième fois en étudiant plus précisément les statues,

on traverse donc une autre partie extrêmement touristique de Prague pour rejoindre ce vaste ensemble. Et quand je vous dis « extrêmement touristique », c’est un doux euphémisme. Pour reformuler, le quartier craque de partout, il est bondé de touristes, de boutiques de souvenirs, de marchands de glaces, de mimes/ chevaliers/ et autre faiseurs de bulles qui demandent de l’argent contre leurs représentations. Comme le soleil est impitoyable et cogne dur, tout le monde marche sur le même – très étroit – trottoir et on joue donc des coudes, en file indienne pour avancer pas après pas. C’est un peu crispant. Le Mont Saint Michel au 15 août en somme !

On commence par visiter l’Église Saint Nicolas dont la fraicheur nous apporte un bienfait fou. C’est très chargé, c’est hyper doré. Mas l’ensemble est harmonieux et il y a de belles voutes à admirer (et puis surtout, il y fait FRAIS).

Une petite grimpette bien éprouvante nous attend et nous voici arrivés, ruisselants de sueur, aux portes du Château. Au loin, un énorme camion orange arrive en klaxonnant dans ce qui est censé être une zone piétonne et dans son sillage, des gens se précipitent en criant de joie. On y regarde de plus près et… c’est un « camion pluie » ! Il déverse derrière lui des tonnes d’eau en mode brumisateur pour rafraîchir les gens ! C’est un service de la ville, c’est incroyable. Ce qui l’est plus encore, c’est la réaction de la foule qui court derrière le camion tandis que celui-ci klaxonne joyeusement en décrivant d’énormes cercles sur la place.

Guy est parti se mettre à l’ombre avec le bipède et quant à moi… je ne résiste pas, je file derrière le camion et j’en sors complètement trempée. C’est que ça pleut à grosses gouttes là derrière ! Arf. J’avais la carte de la ville à la main. On dirait une tranche de sopalin mouillé, on y voit à travers et elle me moule désormais l’avant-bras !

Une file d’attente pour prendre les billets plus tard, on commence par ce qui sera LE CLOU DU SPECTACLE pour Guy : la bien nommée Cathédrale Saint Guy. Ce dernier est au comble de l’extase et je dois avouer que la Cathédrale est absolument splendide de l’intérieur comme de l’extérieur.

On est surpris par la présence de somptueux vitraux d’Alfons Mucha et par les très beaux jeux de lumière lorsque le soleil perce à travers les nuages. Les colonnades gothiques et les nefs prennent alors des tons ocres saisissants.

On enchaine sur la somptueuse Basilique romane Saint George, le palais royal (qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable) et enfin la Ruelle d’or. Tout est joli, mignon malgré le soleil qui nous accable et la foule qui est oppressante (C’est un peu la Cité interdite mais sans les haut-parleurs).

D’ailleurs… ce n’est plus possible. On sait qu’il y a un énorme parc sur l’île Kampa à 10min du château, on décide d’y aller pour se poser sous un arbre à l’ombre. Ce sera l’occasion pour Louise de tisser des liens avec tout un tas de passants : un duo de jumeaux français expatriés (Anaïs et Maxime, 13 mois), deux dames tchèques et surtout, leur labrador. Louise : un formidable outil de rencontre !

Quelques litres d’eau plus tard et des kilomètres plus loin, on termine cette journée en allant admirer le fantastique immeuble Ginger & Fred, la fameuse « maison dansante ». C’est vrai qu’il a l’air de danser cet immeuble ! Petite pensée pour toi Fanny !

Dimanche a été notre dernière journée à Prague. Au terme de 4 jours sur place, on commence à connaître certains trottoirs et arrêts de tram par coeur. Enfin… surtout moi. Guy est complètement paumé ! C’est simple, je le lâche sur la place centrale et je le retrouve trois jours après, prostré, au même endroit !

On a fait de cette dernière journée, un moment un peu plus « relax » après les 3 jours passés dans la foule. On a donc visé des zones moins touristiques. La synagogue de Jérusalem pour commencer, où nous commençons la visite entourés seulement de 3 autres personnes. Prévoyante, j’avais lu qu’il y avait des réductions si nous avions visité les autres synagogues. Hop ! Je dégaine mes billets et… raté ! Je me suis trompée de tickets argh. Revenons en à la synagogue : pas un centimètre carré qui ne soit décoré, à l’intérieur comme à l’extérieur.

C’est très beau et surtout paisible… du moins quand Louise ne dit pas « La callé, la callé, la callé » avec sa grosse voix de bariton ! On a commencé la journée tard alors après cette première visite, on file voir l’horloge astronomique dire l’heure à midi avec son petit cortège d’apôtres qui vient saluer la (dense et compacte) foule et… on se cherche un coin où manger. Pour une fois on suit une adresse du routard et on termine dans une super cantine pas chère où manger de la cuisine tchèque. On entre, on prend un ticket, on va ensuite (comme à la cantine) choisir ses plats à différents comptoirs et chaque serveuse inscrit ce qu’on a pris sur ledit ticket. Puis en sortant, on présente son ticket et on paie !

A midi, ça aura donc été poulet, patate et sauce champignons pour Guy et goulash de poulet et patate pour moi. Le tout pour moins de 10 euros. Et en plus, comme c’est hyper roboratif, ça va nous tenir jusqu’au soir ! On file pour notre visite suivante qui n’en est pas vraiment une : atteindre le sommet de la colline de Petrin pour avoir une vue splendide sur la ville. La promenade se transforme vite en petite rando. On met un bon 45min à atteindre le sommet en empruntant des passages hypers pentus où pousser la patate qui fait tranquillement sa sieste relève de l’exploit (je vous rappelle qu’il fait chaud ou vous avez compris ?). Et arrivés là-haut… pas de vue, les arbres cachent tout ! On profite tout de même du belvédère pour se promener, admirer la réplique de la Tour Eiffel construite ici en 1891 (pour la petite histoire, elle ne fait que 60m de haut, mais si on ajoute la colline, et bien la Tour Petrin est à la même hauteur que sa – lointaine – cousine parisienne !) et… prendre un goûter bien mérité. Un banc nous tend même les bras, sous l’ombre rassérénante des arbres, où nous faisons une petite sieste.

Mais il est déjà l’heure d’y aller. Le temps file vite. On passe au Tesco du coin compléter le sac de nourriture de Louise et on rentre tranquillement dans notre petit hôtel de banlieue.

Je poste ces quelques lignes depuis Cracovie dans le sud de la Pologne où nous sommes arrivés au terme d’une épopée de 5h. On a traversé toute la République Tchèque et puis traditionnellement, on a lancé des « Hiphiphip Hourra » en passant notre 3ème frontière : Louise ne dort pas alors elle rigole avec nous. On s’est installés dans un petit appartement de Kazimierz, un petit quartier résidentiel du Sud de la vieille ville. On y reste jusqu’à samedi !

A très vite et merci encore pour vos commentaires !

Céline, Guy & Louise