Le temps file vite. Bientôt 3 semaines que l’on trimballe nos sacs sur les routes d’Europe de l’Est. Nous avons commencé à « boucler » dans l’autre sens : on revient, lentement mais sûrement, étape par étape. Nous avons quitté Budapest jeudi matin, sous un léger crachin et un ciel gris. La voiture est toujours aussi pleine, mais notre fidèle compagnon de voyage tient la route pour le moment (et on a pas encore perdu d’enjoliveurs) !

Notre dernière journée à Budapest a été fantastique, à l’image des autres. Réveillés tard et donc, partis tard, nous avons laissé tombé l’idée de retourner aux bains. Il fait bon trainer dans notre appartement en pyjama, tout en avalant notre petit déjeuner, les yeux encore gonflés par le sommeil. On étend le linge, Louise se trimballe partout dans la maison en s’exclamant sur chaque seuil (comme si elle découvrait la pièce, avec des « ah?!), on sort sur la terrasse pour tâter la température. Il ne fait que 17° ce matin là : pulls, chaussettes et k-way sont de rigueur, ce qui n’est pas pour nous déplaire (mais en bons français jamais contents, on aurait tout de même préféré un petit 20° et un peu de soleil évidemment).

Notre première visite sera pour le fantastique Parlement. De l’extérieur il nous avait tapé dans l’oeil, il paraît que de l’intérieur, c’est encore plus beau. Il n’y a que des visites guidées, comme d’habitude on est pas hyper fans mais on a pas le choix ! La guide, une jeune hongroise qui a étudié 2 ans à la Sorbonne 4 et s’apprête à déménager à Paris (pour travailler à l’Ambassade de Hongrie), est extra et hyper dynamique mais elle à une déformation professionnelle gênante : elle hurle quand elle parle ! Elle rassemble le groupe (on est ensevelis sous des dizaines de belges wallons et flamands), me voit avec la poussette et me demande (en hurlant), l’âge de la petite. Je lui dit qu’elle à 1 an et 3 mois et qu’elle dort, ce qui est parfait pour la visite… elle se penche sur la poussette et hurle à l’intérieur : « PARFAIT ! VOUS POUFFEZ FAIRE LA FIZITE AVEC LA POUSSETTE JE FAIS VOUS AIDER ! ». Et Louise profitera donc de la visite avec nous puisqu’elle est réveillée.

Le Parlement est donc absolument magnifique à l’intérieur. L’escalier d’apparat, tout en dorures et marbres a été achevé au tout début du XXème siècle et est toujours emprunté par les parlementaires aujourd’hui.

On traverse salles après salles, on entre dans l’hémicycle parlementaire, on foule le (un des ?) plus grands tapis du monde, on admire les « repose cigares » qui étaient encore en usage lorsque fumer au Parlement était autorisé (les parlementaires devaient alors laisser le cigare à l’extérieur de l’hémicycle pendant les séances et le retrouvaient rarement entier)… toute la visite se fait au pas de course et la guide semble ne pas respirer.

Elle nous lance vite un « et voilà, merci pour votre attention et bonne journée ! ». On regarde notre montre, la visite a été faite en 30min au lieu des 45 initialement prévues… pas grave, en même temps, il est bientôt midi et on a déjà faim !

On avoue avoir craqué sur… un restaurant japonais réputé. Chez Momotaro, à deux rues du Parlement. Des nouilles et des Xiaolongbao chinois (loin d’être aussi bons que ceux de Shanghai)… hmmm c’est que notre China Town lognot et torcéen commençait à nous manquer !

On poursuit notre découverte de Budapest par la Grande Synagogue du quartier Juif : 2ème plus grande synagogue au monde et qui présente la particularité d’être la plus « catholique » des synagogues architecturalement parlant. Elle présente – entre autre – un fonctionnement sur le modèle des églises catholiques, avec des nefs, une sorte de choeur… étonnant !

Il paraît qu’elle n’a pas fait l’unanimité (loin de là) dans la communauté juive de Budapest. On profite de cette visite pour en apprendre plus sur les juifs hongrois assassinés pendant la guerre et pour découvrir que Theodor Herzl (le fondateur du sionisme!) avait sa maison juste à côté ! Les rues adjacentes à la synagogue offrent de belles façades à qui sait lever le nez. Même les plus décrépies ont parfois des restes de mosaïque et… même les Mcdo ont droit à une splendide façade art-déco !

Tandis que les nuages s’éparpillent, un soleil doux de fin d’après midi réchauffent les corps et les coeurs. On va de parc en parc et on jette un dernier coup d’oeil au Danube. Il est temps de rentrer et faire nos sacs.

Jeudi, nous avons prévu de rallier Vienne. On compte partir vers 9h30 pour être arrivés vers 12/12h30. On ouvre un œil, le soleil perce à travers les rideaux… il est 8h50 et tout le monde dort encore ! Branle-bas de combat, tout le monde sur le pont : on s’habille, on prend son petit déjeuner, on emballe, on range, on nettoie, on fourre dans les sacs, on rassemble, on cherche, on fait des aller/retours à la voiture. C’est qu’en 5 jours, on a le temps de s’étaler dans l’espace ! On réussi l’exploit de n’avoir perdu qu’un capuchon de biberon. Il est 10h, on décolle !

Après une pause nécessaire au supermarché, nous sommes arrivés à Vienne sans encombres vers 13h30. On est installés dans la proche banlieue. « En ville » (centre historique), les prix sont prohibitifs. Plus de 100 euros la nuit sans compter le parking qui est facturé en plus. On ne peut pas se le permettre alors on s’est éloigné de quelques stations et … Guy a encore trouvé le bon plan. Un hôtel business sans âme (mais propre) avec un minimarket au sous-sol et le parking « pas trop cher ». On s’en sort bien, on est à 5min du Château de Schoenbrunn et à 10min du centre historique.

Arrivés tôt, on ne résiste pas à la tentation d’aller faire un tour dans Vienne. On visite l’immense et très gothique Basilique Saint Etienne, on se promène de place en place et au détour d’une ruelle, on tombe sur l’imposant palais Hofburg, ses jardins, ses cheveaux de l’Ecurie Espagnole. D’un côté l’énorme Ring Strasse (la grande artère à la Haussmann à Paris), de l’autre côté des palais, des Eglises… Cette première visite de Vienne correspond trait pour trait à l’image que j’avais de la ville : des bâtiments massifs.

On est surpris par la masse de touristes, les boutiques « Mozart » ou « Sissi » qui fleurissent partout et par le côté très branché luxe des boutiques (Tiffany, Cartier, Vuiton…) qui bordent les allées ! Mais Vienne nous séduit déjà : un bon chocolat et un café viennois chez Hawelka, un délicieusissime Apfelstrudel (pommes, cannelle et petit feuilleté hmmm) et des petits concerts improvisés sous un soleil providentiel.  Un excellent début !

Céline, Guy & Louise.